samedi 15 mai 2010

TARBES TRAITEMENT DES EAUX USEES

Publié le 15/05/2010 08:06 Cyrille Marqué.

Tarbes. Le traitement des eaux usées fait débat

Face-à-face


Lundi soir, au conseil municipal, il y a eu débat entre opposition et majorité concernant le renouvellement du contrat de délégation du service de traitement des eaux usées de la ville de Tarbes qui arrive à échéance au 31 décembre. L'enjeu est de taille : des investissements considérables sont à réaliser dans les années à venir, notamment pour reconstruire la station d'épuration de Tarbes-Ouest. Le recours à une délégation de service public par concession aurait l'avantage de faire supporter au délégataire les risques de l'exploitation du service et le coût de la nouvelle station d'épuration. Mais la procédure est longue, d'où la diligence de la municipalité, et le mode de gestion nécessite un contrôle de la ville. L'opposition est davantage favorable à une gestion directe par régie municipale, ce qui est déjà le cas pour la distribution de l'eau. Elle a réprouvé la méthode de la municipalité qui a reconduit l'appel d'offres aux entreprises en lui reprochant de ne pas avoir lancé un vrai débat. Jean Glavany préfère que le coût de l'assainissement, et notamment de la reconstruction de la nouvelle station d'épuration, soit répercuté sur la feuille d'impôts que sur la facture d'eau beaucoup plus injuste pour les foyers modestes.

Le maire Gérard Trémège et son premier adjoint François-Xavier Brunet invoquent un choix dicté par le pragmatisme qui permettra à la ville et donc aux contribuables de se décharger du risque et du coût d'un tel service. Mais elle conserve la possibilité de mettre fin à la procédure de délégation de service public « si celle-ci ne lui donne pas satisfaction » et de revenir à un autre mode de gestion, pourquoi pas par régie directe.



Henri Lourdou, conseiller municipal d'opposition appartenant aux verts

Pourquoi préférez-vous que la ville gère directement l'assainissement ?

C'est un débat à approfondir. C'est parce que beaucoup de villes ont repris l'eau et l'assainissement en régie directe que les compagnies privées ont été obligées de baisser leurs prix. En France, il n'y a pas de véritable concurrence, trois grosses entreprises se partagent le marché. Déléguer à une entreprise ne donne pas de garantie absolue de contrôle et de transparence. Je me méfie des grandes entreprises de ce secteur qui traitent avec les élus dans des conditions de transparence pas toujours exemplaires. Quand une ville délègue la gestion d'un service, elle a tendance spontanément à ne plus exercer son contrôle.

Pourquoi préférez-vous la feuille d'impôts à la facturation ?

Sur le plan électoral, une municipalité préférera toujours répercuter le coût sur la facture d'eau plutôt que sur les impôts locaux. Mais les impôts sont beaucoup plus justes pour les foyers modestes que la redevance où le riche et le pauvre paient la même chose. C'est une question de justice sociale.



François-Xavier Brunet, Premier adjoint a la ville de Tarbes UMP

Pourquoi préférez-vous lancer un appel d'offres pour déléguer la gestion de l'assainissement à une entreprise privée ?

Le débat a déjà eu lieu dans les diverses instances représentatives de la ville qui ont approuvé ce choix. Ce discours, qui consiste à dire que la gestion publique c'est forcément mieux et que la gestion privée c'est mal, est doctrinal. Nous, nous sommes pragmatiques. Une fois que nous aurons reçu les offres des candidats à la concession, nous les comparerons à la gestion par régie municipale. Le choix n'est pas définitivement arrêté, il mérite une évaluation poussée.

Pourquoi préférez-vous la facturation à la feuille d'impôts ?

Là aussi, l'opposition adopte une position purement politique : elle veut financer les services publics exclusivement par l'impôt. Nous, nous préférons évaluer en fonction de la situation. Aujourd'hui, il y a autant d'exemples de communes qui se tournent vers la délégation de gestion que vers la régie municipale directe. Par ailleurs, dans un contexte favorable aux économies d'énergie, nous allons davantage vers une facturation des usagers incitative à la baisse des consommations


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