samedi 13 novembre 2010

Lannemezan. Il a servi le général de Gaulle


Publié le 11/11/2010 09:20 Propos recueillis par Christian Sarrabayrouse.
Lannemezan. Il a servi le général de Gaulle
témoignage
Marc Lassus devant ses photos souvenirs de l'Élysée./Photo C. S.
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Marc Lassus, de Lannemezan, a travaillé au service privé de l'Élysée lorsque le général de Gaulle était Président. Il raconte ces moments qui ont marqué sa vie.
Marc Lassus, 62 ans, retraité, ancien dépositaire central de presse, une figure à Lannemezan, a connu le général de Gaulle dans le cadre de son service militaire effectué à l'Élysée. Il nous dévoile quelques anecdotes auprès de cet homme qu'il qualifie d'« exceptionnel ».
Marc Lassus, à quelle occasion avez-vous pu travailler auprès du général de Gaulle ?
Ayant fait l'école hôtelière de Toulouse, j'ai été affecté au service auxiliaire des armées, régiment du train. Puis, au bout d'un mois de classe, j'ai eu l'honneur de rejoindre le service privé du général de Gaulle à l'Élysée, en 1968.
En quoi consistait votre travail auprès du général ?
Nous étions six militaires du régiment du train qui servions le général et madame lors des repas privés ou officiels.
Nous étions également chargés d'accueillir les visiteurs au vestibule d'honneur et de les diriger vers les huissiers et aides de camps.
De quelles anecdotes vous souvenez-vous plus particulièrement ?
Je me souviens du jour où le Président Nixon est arrivé avec un quart d'heure de retard. Le général attendait. Il dit à Nixon avec ironie : « Monsieur le Président, vous êtes arrivé avec quinze minutes de retard, vous repartirez avec quinze minutes de retard ».
La rigueur et l'exactitude, c'était toujours et tout le temps.
Une autre anecdote, lors d'un déjeuner avec des artistes, l'un d'eux n'était pas à l'heure, il n'a pas été accepté à table.
Autrement, le général impressionnait par son sérieux.
Je ne l'ai vu rire aux éclats qu'une seule fois. C'était lors d'un repas face à Fernandel.
On le disait aussi très attaché à sa famille…
Effectivement, il y avait un rituel du dimanche à l'Élysée lorsqu'il ne partait pas à Colombey. Le matin, il allait à la messe avec madame, à la chapelle de l'Élysée, et il prenait ensuite un repas avec sa famille. Il aimait être avec ses petits-enfants et posait toujours des questions sur la jeunesse.
Quelle dernière image garderez-vous de lui ?
Deux ou trois jours avant le référendum de 1968, on savait que les résultats électoraux lui étaient défavorables. Il régnait une ambiance très triste à l'Élysée. C'était la fin d'une belle histoire. Le général n'a rien laissé transparaître. Il est resté droit jusqu'au bout.
Ses souvenirs à l'Élysée
« Le général, lors de mes retours de permission, avait toujours un mot aimable et me demandait : « Alors, comment vont les Pyrénées ? ». C'était quelqu'un d'intègre, qui travaillait énormément avec sa garde rapprochée, Bernard Tricot, Jacques Foccard, Xavier De La Chevallerie, le colonel Laurent, Mlle Hurard et le commandant Flohic.
De l'Élysée, je garde aussi un souvenir très fort de mai 1968. Nous étions consignés durant un mois et nous avons eu très peur, surtout quand le général est parti à Baden-Baden ».

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