mardi 21 décembre 2010

« La nuit, personne n'est laissé à la rue »


Publié le 19/12/2010 03:50 Josiane Battoue
« La nuit, personne n'est laissé à la rue »
hébergements d'urgence
Le dispositif d'hébergement permet de mettre tout le monde à l'abri./Photo Archives, DDM
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« Nous invitons les gens à appeler le 115 s'ils voient des personnes en détresse. Aucune demande de mise à l'abri ne reste sans réponse » tient à faire savoir Franck Hourmat, directeur départemental de la cohésion sociale et de la protection des populations. Déclenché le 1er novembre, le plan hivernal d'urgence sociale apporte, pour l'heure, une réponse à toutes les demandes. Avec une nouveauté, depuis le 1er décembre : la coordination est confiée à la Croix-Rouge, qui gère le 115 et le SAO (Service d'accueil et d'orientation), « ce qui permet, poursuit ce responsable, de connaître, en temps réel la disponibilité de l'ensemble des places. » Actuellement, le taux d'occupation des centres d'hébergement est de 90 %. « Bien sûr, c'est fluctuant selon les journées, mais c'est normal par rapport à la période » ajoute-t-il.
Si besoin était, des gymnases pourraient être ouverts. Mais on n'en est vraiment pas là. Hier, il y avait du monde au centre Don Bosco d'Odos. En tout 40 personnes y trouvent le gîte et du couvert.
Certes, l'hiver livre ses assauts et le plan grand froid est activé mais, actuellement, les conditions climatiques « ne nécessitent pas d'action à un niveau supérieur » note, pour sa part, Marie-Paule Demiguel, secrétaire générale de la préfecture.
« Il faut parfois les convaincre »
De son côté, Jacques Barzu, président départemental de la Croix-Rouge explique : « Quand les hébergements sont saturés, on utilise l'hôtel. Nous avons passé des contrats avec certains établissements de Tarbes et Lourdes ». Depuis le 1er novembre, le SAMU social a repris ses tournées. Chaque soir, de 19 heures à 23 heures, des bénévoles circulent dans ces deux villes. L'objectif est d'aller au contact des personnes refusant un abri ou qui vivent dans des conditions extrêmement précaires. C'est le cas de Mathieu, rencontré près de Sainte Anne. « Les centres, je supporte pas, dit-il. J'aime ma liberté. Je me débrouille avec mes potes. On a ce qu'il faut, un réchaud, des duvets… On est à l'abri et tranquilles. »
Grâce à la maraude, une dizaine de personnes sont amenées chaque soir dans les abris. À Tarbes, c'est L'Arc-en-Ciel, la Source, l'Ermitage ou bien l'accueil monastique. À Lourdes, elles sont dirigées vers la Cité Saint Pierre ou à la Madeleine. Il y a aussi des places à Bagnères et à Lannemezan.
« Il faut parfois les convaincre, poursuit Jacques Barzu. Mais on respecte leur liberté. » Et quand il y a trop d'alcool, pompiers et SAMU interviennent. C'est généralement dans les gares que le SAMU social rencontre les personnes à qui sont distribués les repas chauds. À Tarbes, il fait aussi un arrêt au Foirail et au Marcadieu.
« La structure a été mise en place il y a 15 ans. Avec Toulouse, on est le seul département de Midi-Pyrénées à fonctionner 7 jours sur 7, du 1er novembre au 31 mars » tient à souligner ce responsable de la Croix-Rouge
Les rigueurs de l'hiver exposent les personnes en errance. Via le « 115 », le dispositif d'accueil met à leur disposition des places d'hébergement d'urgence. Nul ne doit passer la nuit dehors.

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