vendredi 7 janvier 2011

Du neuf pour les prisons du Grand Sud



Manifestation du personnel pénitentiaire de la prison de Cahors, menacée de fermeture, en septembre dernier./ Photo DDM, Marc Salvet
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Le ministre de la Justice Michel Mercier visite aujourd'hui la maison d'arrêt de Cahors (Lot) qui doit théoriquement fermer ses portes en juin. La région semble échapper au problème de la surpopulation carcérale.
Après avoir visité, le 2 décembre dernier, la Centrale de Lannemezan (Hautes-Pyrénées), le nouveau Garde des Sceaux visitera aujourd'hui la maison d'arrêt de Cahors (Lot), vouée à disparaître cette année. Les gardiens de cette prison vétuste et les élus locaux attendent de Michel Mercier l'annonce de la date de fermeture de l'établissement où sont actuellement incarcérés trente-cinq détenus. Parallèlement, un projet alternatif de création d'un centre pénitentiaire dans le territoire est dans les tiroirs lotois même si la concertation, à tous les niveaux localement, a peiné à s'organiser.
À l'image de la maison d'arrêt de Tarbes (Hautes-Pyrénées), qui doit se transformer progressivement en « quartier nouveau concept », la fermeture de la prison de Cahors fait aussi l'objet d'un vaste plan de modernisation des prisons françaises lancé par Michèle Alliot-Marie depuis l'adoption par le Parlement, en novembre 2009, de la nouvelle loi pénitentiaire.
L'ancien garde des Sceaux s'est engagé à planifier la restructuration du parc immobilier pénitentiaire visant à assurer « des conditions dignes de détention et à mettre notre pays en conformité avec les règles pénitentiaires ». L'épineux problème de la surpopulation carcérale a souvent fait couler de l'encre dans ces colonnes. « En 2017, la France sera dotée de 68 000 places », avait déclaré Michèle Alliot-Marie. près de 9 000 places vétustes seront fermées d'ici là et 14 000 seront ouvertes dans plus de vingt établissements.
La problématique des prisons archibondées est, somme toute, très peu rencontrée en Midi-Pyrénées. L'Ufap, le syndicat des surveillants de prison, le reconnaît : « la région n'est pas vraiment concernée, on ne soufre pas trop de la surpopulation », assure Laurens Maffre, le secrétaire régional de l'Ufap.
Pour autant, les surveillants de prison n'ont pas baissé la garde et réclament toujours une revalorisation de leur métier. Ils demandent de meilleurs salaires, des primes et des effectifs supplémentaires, notamment parce qu'ils héritent de nouvelles missions autrefois imparties aux policiers et aux gendarmes (transfèrement de prisonniers, sécurité des audiences, etc.)
Et rien ne permet aujourd'hui d'être optimiste quant à l'avenir des établissements carcéraux de la région Midi-Pyrénées. Si le sort en est jeté pour la prison de Cahors, les maisons d'arrêt de Foix (Ariège), Mende (Aveyron) et Carcassonne (Aude) sont toujours sous le coup d'une fermeture ou d'un plan de restructuration pas encore dévoilés. Le débat s'était fait jour en mars 2010, à la veille des élections régionales, et les syndicats ne cachaient pas leur inquiétude. Nombre de surveillants de prison estimaient alors que ces établissements étaient toujours dans la ligne de mire du gouvernement « sans qu'il tienne compte de l'exception géographique », dixit l'Ufap, de Midi-Pyrénées, la plus grande région de France et ses départements de montagne pour certains enclavés.
« Les élus ont tardé à bouger »
Laurens Maffre, secrétaire régional UFAP (Muret), syndicat des surveillants de prison.
Le Garde des Sceaux Michel Mercier vient, aujourd'hui, pour la deuxième fois visiter une prison en Midi-Pyrénées. La maison d'arrêt de Cahors ferme cette année, vous attendez-vous à ce que le ministre annonce une date ?
Pour l'instant, c'est toute la question, en effet. On espère avoir une réponse vendredi, mais de toute façon ça laissera très peu de temps aux personnels pénitentiaires pour se retourner. Certains seront probablement mutés et ils doivent s'organiser pour le déménagement. Avant Michel Mercier, on savait que Michèle Alliot-Marie (Ndlr : ex-Garde des Sceaux) avait tapé du poing sur la table concernant Cahors. On sait depuis plus d'un an et demi que la prison doit fermer. Nous étions intervenus auprès des élus, mais ils ont peut-être un peu tardé à bouger.
La visite du ministre sera-t-elle opportune pour faire avancer le dossier ?
On l'espère tous. Les personnels - ils sont 27 - sont plutôt contents de savoir que le ministre vient les voir, mais ils sont quand même dans l'expectative quant à leur avenir immédiat. On pense que la fermeture interviendra au mois de juin. Cahors a une vieille prison où les détenus sont logés dans des dortoirs. Il y a très peu de cellules individuelles.
Recueilli par G. C.
Le chiffre : 68 000
places > Dans les prisons. C'est le nombre de places dont seront dotées les prisons françaises d'ici 2017, selon le vaste plan de modernisation engagé en novembre 2009 par Michèle Alliot-Marie, ex-ministre de la Justice, dans le cadre de la nouvelle loi pénitentiaire.
Création d'une unité hospitalière spécialement aménagée
D'ici la fin de l'année, l'hôpital Marchant (Toulouse) sera équipé d'une Unité hospitalière spécialement aménagée (UHSA) d'une capacité de 40 places pour des détenus admis sur décision préfectorale. En clair, des personnes condamnées par la justice et souffrant de graves troubles mentaux.
La phrase
« Les gardiens de prison font un métier extrêmement difficile et ce métier devrait être plus reconnu par l'ensemble des Françaises et des Français »
Michel Mercier, ministre de la justice, a plaidé, le 2 décembre dernier, pour une meilleure reconnaissance des personnels pénitentiaires lors de sa première visite au Centre pénitentiaire de Lannemezan (Hautes-Pyrénées).

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