vendredi 11 février 2011

Déchets : une solution à 60 millions d'euros


environnement
Le prétraitement mécano-biologique va « nettoyer » les déchets./Photo SMTD.
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C'est une véritable révolution dans l'approche du traitement des déchets que le SMTD prépare depuis plusieurs mois. Un projet qui se monte à 60 millions d'euros.
2013, c'est quasiment demain. Or, c'est à ce moment-là que la décharge de Bénac devra théoriquement fermer ses portes, même s'il restera une possibilité de dérogation jusqu'en 2015-2016. « Nous avons lancé l'étude d'un nouveau site d'enfouissement, d'une capacité de 30 ans, afin d'avoir une vision à long terme », annonce Guy Poeydomenge, président du Syndicat mixte de traitement des déchets (SMTD), « qui devrait être opérationnel en 2015. » Mais ça, ce n'est que la fin de la chaîne car, en amont, il y a aussi du nouveau. « Nous avons décidé de fermer à la fin de l'année la décharge de Lourdes-Mourles, malgré une possibilité de dérogation. Cela afin de pouvoir y aménager un quai de transfert, dès cette année. D'autre part, nous allons réaliser à Capvern un centre départemental de tri sélectif, adossé à celui existant, dont la capacité de traitement va passer de 2.500 à 15.000 t. L'actuel site, zone de la Garounère à Tarbes, géré par un prestataire privé, va donc fermer, mais nous allons intégrer une partie du personnel. »
Mais la pièce essentielle du nouveau puzzle, c'est l'édification d'un centre de prétraitement mécano-biologique, sur l'écoparc de Bordères-sur-l'échez, qui traitera tous les déchets du département. « Il y avait deux solutions : l'incinérateur, ou le PTMB, c'est ce dernier qui a été préféré. » Pour faire simple, quand les déchets ménagers arrivent, ils sont en quelque sorte « nettoyés », et triés. Mais surtout, le méthane est récupéré, il sert à alimenter des chaudières, qui produisent de l'électricité. Reproduire de l'énergie grâce aux déchets, c'est quasiment magique. Les résidus sont transformés en compost. Résultat des courses, alors qu'actuellement ce sont près de 80.000 t de déchets qui sont enfouies à Bénac, après ce prétraitement, le « résiduel » ne sera plus que de 35.000 t. Et quand on sait que le coût à la tonne de l'enfouissement est de 100 €, on voit bien que le bénéfice n'est pas qu'environnemental, il est aussi économique.
Cela dit, avant ces économies, il faudra investir. Et pas qu'un peu, puisque l'unité de prétraitement mécano-biologique est estimée entre 45 et 48 millions d'euros. Le site d'enfouissement coûterait pour sa part 18 millions d'euros. Si l'on ajoute divers aménagements, comme les quais de transfert, on arrive à une facture de 60 millions d'euros. Le tout avec un équilibre fragile. « Sur le prétraitement biologique, il y a des normes très strictes, notamment pour les métaux lourds. Il faudra l'implication des citoyens, mieux trier et davantage… »
Les déchets, c'est vraiment l'affaire de tous…
Articulé autour d'un centre névralgique
Le nouveau schéma s'articule donc sur un centre névralgique qui se situera à Bordères-sur-l'échez, le fameux prétraitement mécano-biologique. Là, les déchets (arrivés de tout le département, via plusieurs quais de transfert où ils seront confinés dans des bennes étanches pour éviter toute nuisance) seront triés et valorisés, c'est l'étape de la méthanisation, qui permettra de produire une énergie « gratuite ». Au final, ce procédé permet de « recycler » 50 % de la masse des déchets, ce qui fait autant de moins à enfouir. La collecte du tri sélectif, elle, ira à Capvern, où un nouveau centre va être spécialement créé. Enfin, pour les déchets verts, l'actuel site à Bordères-sur-l'échez continuera son bonhomme de chemin, mais plusieurs unités de compostage vont être aménagées, à Lourdes-Mourles, Argelès et Vic-en-Bigorre. Des réunions d'information pour expliquer ce nouveau dispositif vont être organisées au mois de mars : le 7 à Lourdes, le 11 à Lannemezan, le 14 à Vic et le 16 à Laloubère.
repères
Le chiffre : 50 %
Réduction > Déchets. Grâce au prétraitement mécano-biologique, le volume de déchets à enfouir va être réduit de moitié, passant de 80.000 t à 35.000 t. Économiquement, ce n'est pas neutre, l'enfouissement coûte environ 100 €/t.
« Tout cela ne pourra fonctionner qu'avec l'implication des citoyens, qui devront trier mieux et davantage, notamment le verre et les piles. »
Guy Poeydomenge président du SMTD 65

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