mardi 1 mars 2011

Lannemezan. 90 surveillants de prison se portent malades


Dimanche, un surveillant a été agressé verbalement et menacé de mort à Lannemezan./ Photo A. Maillé.
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Régulièrement confrontés à des menaces et à des agressions, les surveillants demandent une sévérité accrue envers les détenus auteurs de ces faits.
C'est du jamais vu au sein d'une centrale pénitentiaire de sécurité, en l'occurrence celle de Lannemezan. Selon l'intersyndicale Ufap/FO et CGT, plus de la moitié du personnel, à savoir 90 surveillants, était en congé de maladie hier après-midi, vers 17 heures. Une première au plan local, bien sûr, et au-delà au plan national.
Selon Stéphane Espinasse, le délégué syndicat local FO, « les personnels n'en peuvent plus de la pression et du stress qu'ils subissent dans l'exercice de leurs métiers ». Et de citer les intimidations, les menaces physiques et morales récurrentes émanant de certains détenus.
La goutte d'eau qui a fait déborder le vase est une agression verbale avec menaces de mort, dont a été victime un surveillant dimanche dernier. « Un événement qui fait suite à l'agression du 31 janvier, lorsqu'un autre gardien avait été agressé physiquement, avec pour séquelles le nez, des dents cassées, ainsi qu'une pommette ouverte. En comparution immédiate, l'auteur avait été condamné à 3 ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Tarbes. »
Demande de sévérité accrue
C'est justement une sévérité accrue envers les auteurs de ces actes que les surveillants appellent de leurs vœux.
Selon Jean-Claude Vigneau, du syndicat FO : « Comme cela arrive souvent, nous demandons que les menaces, ou insultes, ne restent pas impunies. Le détenu doit être immédiatement placé en prévention ou en isolement. Dans un pays comme la France où on parle de tolérance zéro, étonnamment, ce principe s'arrête aux portes des prisons. Nous demandons, de même, plus de soutien de notre hiérarchie, et quand je parle de hiérarchie, j'entends la direction locale, régionale et le ministère de la Justice, dont nous demandons que des représentants viennent sur place pour découvrir nos conditions de travail ».
Par ailleurs, par la voix de leurs syndicats, les personnels, alors que la situation est de plus en plus tendue et que le malaise s'amplifie, demandent une augmentation significative du nombre de surveillants.
Des personnels pénitentiaires qui demandent encore une réflexion sur la gestion quotidienne des détenus à profil particulier, dont les pathologies relèvent de la psychiatrie. Avec la création de structures adaptées. Et enfin, ils demandent le départ de l'équipe de direction. Hier après-midi, pour répondre aux impératifs de sécurité du moment, la direction régionale pénitentiaire régionale avait dépêché sur place les Équipes régionales d'intervention de sécurité (Eris).
Hier après-midi, nous avons tenté sans succès de joindre la direction régionale pénitentiaire de Toulouse.

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