mercredi 28 septembre 2011

La gauche rêve du Sénat



La gauche rêve du Sénat



La gauche rêve du Sénat 39
Partager Objet des sollicitudes de tous les candidats depuis des mois, 71 890 grands électeurs vont décider aujourd'hui de faire basculer ou non le Sénat à gauche pour la première fois depuis le début de la Ve République : une situation scrutée de près dans les états-majors à sept mois de la présidentielle.

170 sénateurs seront ainsi élus dans 44 départements, ce qui portera leur nombre de 343 à 348, puisque cinq nouveaux sièges, en Isère, dans le Maine-et-Loire, l'Oise, à La Réunion et en Nouvelle Calédonie, ont été créés pour tenir compte des évolutions démographiques.

Dans notre région, les grands électeurs voteront dans le Lot, le Lot-et-Garonne et les Hautes-Pyrénées. Le Sénat est désormais soumis à un renouvellement par moitié tous les trois ans. Les délégués des conseils municipaux représentent à eux seuls 95 % du collège électoral, aux côtés des députés, des conseillers régionaux et des conseillers généraux. Le vote est obligatoire.

Actuellement, sur un effectif de 343 sénateurs, la gauche détient 153 sièges : 116 sénateurs sont inscrits au groupe PS et Verts, et 24 au groupe Communistes, républicains et citoyens. La gauche peut aussi compter sur 13 des 17 membres du groupe Rassemblement démocratique et social européen (RDSE).

29 sénateurs font partie du groupe Union centriste, qui rassemble le MoDem, le Nouveau centre, l'Alliance centriste. 149 sont inscrits comme UMP, 7 sont non inscrits, et un siège est vacant. Pour le chef de file des sénateurs PS, l'Ariégeois Jean-Pierre Bel, il faudrait que la gauche emporte 23 sièges pour avoir la majorité absolue. Un objectif qui semble à sa portée.


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Le deuxième personnage de l'Etat
Les pouvoirs du président du Sénat sont importants. Deuxième personnage de l'État il assure l'intérim en cas de vacance de la présidence de la République. Il doit être consulté par ce dernier avant que ne soit décidée la dissolution de l'Assemblée nationale ou le recours à l'article 16 de la Constitution sur les pleins pouvoirs. Il nomme également des personnalités au Conseil constitutionnel, ou au Conseil supérieur de l'audiovisuel. Un président de gauche procéderait à un rééquilibrage de ces nominations.


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Cinq présidents sous la Cinquième
Gaston Monnerville. ( 1947-1968)

Né à Cayenne (Guyane) il fait ses études de droit à Toulouse avant d'y devenir avocat puis de rejoindre le barreau de Paris .

Radical de gauche, résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, élu en 1948 sénateur du Lot dont il présida le conseil général de 1951 à 1971, maire de Saint-Céré, il s'est opposé par deux fois à de Gaulle. D'abord parce qu'il n'était pas favorable à l'élection du président de la République au suffrage universel ensuite en étant contre la réforme du Sénat.

Alain Poher. (1968-1992) Ingénieur des mines , né en 1909 à Ablon-sur- Seine (Val de Marne). Plusieurs fois ministre ( en particulier secrétaire d' Etat au Budget dans le gouvernement Queuille). Démocrate chrétien, membre de l'Union Centriste, il fut deux fois président de la République par intérim ( d' avril à juin 1969 et d'avril à mai 1974)et une fois candidat à la présidentielle en juin 1969. Il fut le seul à avoir été président du Sénat durant 24 ans.

Christian Poncelet . (1998-2008) Né en 1928 à Blaise (Ardennes) . Formé à l'école nationale des PTT. Député des Vosges (1962-73), plusieurs fois ministre (Budget 1974) , relations avec le parlement ( avril -septembre 1977), président du Conseil général des Vosges depuis 1976, au dernier renouvellement au bénéfice de l'âge, il est également redevenu sénateur UMP des Vosges depuis 2008. Elu au Sénat la première fois en 1977 .

René Monory. (1992-1998) Né à Loudun en 1923 (Vienne) dont il fut élu maire en 1959, d'abord garagiste, il devint ministre de l'Economie (1978-81), président du conseil régional de Poitou-Charents (1985-1986), ministre de l'Education Nationale (1986-88). Longtemps président UDF du Conseil général de la Vienne il fut le créateur du Futuroscope. Sénateur depuis 1968 et jusqu'à son décès en 1998.

Gérard Larcher. (2008)

Né en 1949 à Flers (Orne). Vétérinaire. Maire de Rambouillet et sénateur UMP des Yvelines. Elu pour la première fois au Sénat en 1989. Ancien ministre délégué à l'Emploi sous les gouvernements Raffarin et de Villepin , il revient au Sénat en octobre 2007 après avoir refusé le ministère de l'Agriculture que lui offrait N. Sarkozy. Il est candidat à sa succession et se montre confiant.


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Ils laissent leur fauteuil
A 83 ans, Robert Badinter (photo) (PS), sénateur des Hauts-de-Seine ne se représente pas. Il abandonne la politique pour se consacrer « jusqu'à son dernier souffle » à la lutte contre la peine de mort dont en tant que Garde des Sceaux il a fait voter l'abolition en France par les Assemblées en 1981. Son éloquence, sa force de conviction, sa grande idée de la justice manqueront au Sénat.

Autre grande figure de la Mitterrandie, Pierre Mauroy (PS), 85 ans, sénateur du Nord, entré au palais du Luxembourg en 1992, s'en va aussi. Celui qui fut le premier Premier ministre de François Mitterrand n'exerça pas de responsabilité particulière au palais du Luxembourg. Il y fut une autorité morale dont la parole est encore et toujours respectée.

Louis Mermaz, 80 ans, sénateur PS de l'Isère depuis 2001 raccroche aussi. Ses collègues reconnaissent une grande culture à celui qui fut plusieurs fois ministre.

Le communiste Jack Ralite, 83 ans, sénateur de la Seine-Saint-Denis a lui aussi décidé de ne plus siéger. Cet ancien maire d'Aubervilliers, homme de grande culture, orateur de talent est le créateur des états généraux de la culture.

A 84 ans, Charles Pasqua (photo), UMP des Hauts de Seine, son fief avant que N. Sarkozy ne vienne le lui disputer, tire aussi sa révérence sans doute fatigué par ses mises en cause dans différentes affaires financières. « Charly » comme beaucoup l'appellent avec affection, toujours bien informé, fut très proche de Jacques Chirac dont il fut le ministre de l'Intérieur. Celui que ses collègues recherchent toujours pour sa faconde et à qui René Monory ravit la présidence du Sénat, organisa la droite sénatoriale et lui fit serrer les rangs quand la gauche était au pouvoir.

Son collègue de Boulogne-Billancourt, Jean-Pierre Fourcade, UMP, 83 ans, lui emboîte le pas. Excellent connaisseur des finances locales, Il fut ministre de l'Economie et des Finances sous Giscard d'Estaing et le collègue au gouvernement de Jean François-Poncet, ministre des Affaires étrangères de 1978 à 1981 qui , à 83 ans,quitte également leSénat. Président du Conseil général du Lot-et-Garonne de 1978 à 1994, il était depuis 1983 sénateur RDE. Il a présidé la commission des Affaires économiques et du Plan du Sénat.

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