mercredi 28 septembre 2011

Le Sénat à gauche: la presse évoque un "séisme" en forme de camouflet pour Sarkozy



Le Sénat à gauche: la presse évoque un "séisme" en forme de camouflet pour Sarkozy



Martine Aubry et François Hollande applaudissent le discours de Jean-Pierre Bel le 25 septembre 2011 à Paris Thomas Samson AFP10
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Les éditorialistes de la presse nationale et régionale évoquent lundi la victoire "historique" de la gauche au Sénat, estimant que ce "séisme" constitue un "camouflet personnel" pour Nicolas Sarkozy à sept mois de la présidentielle.

"L'événement est évidemment historique puisque la haute Assemblée était depuis cinquante-trois ans propriété du centre et de la droite", reconnaît Paul-Henri du Limbert dans le Figaro. "A sept mois du premier tour de l’élection présidentielle, ce basculement aura évidemment des conséquences sur la campagne électorale."

"Même si le terme peut sembler étrange accolé aux ors du Palais du Luxembourg et à la légendaire placidité des sénateurs, il s’agit bien d’un séisme", écrit Nicolas Demorand dans Libération. "Pour la droite, c’est d’ores et déjà une sanction électorale et surtout symbolique", tandis que la gauche peut y voir "un espoir".

L'Humanité va crescendo en relevant, sous la plume de Jean-Paul Piérot, que "les défenses qui maintenaient jusqu'alors le Sénat hors d'atteinte des effets du mécontentement populaire ont cédé". Pour l'éditorialiste du quotidien communiste, "le désaveu est cinglant pour un chef de l'Etat en quête de réélection."

Michel Urvoy (Ouest-France) parle d'un "coup de semonce" et "un coup au moral pour le parti majoritaire". "Même la victoire de Pierre Charon, à Paris, est un désaveu pour Nicolas Sarkozy qui venait de remercier son conseiller", souligne-t-il. "Chez les élus locaux aussi, l'antisarkozysme s'est durci au fil du temps."

Pour Jean-Michel Helvig (La République des Pyrénées), les 70.000 grands électeurs "ont traduit l'humeur des Français inquiets de l'avenir économique, indignés du manque d'équité dans la répartition des efforts face à la crise, troublés par les scandales politico-financiers qui percent au niveau judiciaire..."

"Autant qu’une victoire de la gauche, c’est aussi une défaite et un camouflet personnel pour Nicolas Sarkozy", martèle Yves Harté dans Sud-Ouest. Cette élection "historique" indique "combien des élus issus de la France profonde, méprisés et malmenés, ne se reconnaissent plus ou pas dans ce président de la République et dans la politique qu'il prétend incarner."

"Nicolas Sarkozy a sa large part dans cette déroute dont il voudrait se dédouaner", renchérit Jacques Camus dans La République du Centre. Et Xavier Panon (La Montagne) de tirer une nouvelle salve: "ce nouveau désaveu électoral, dans la longue série de son désamour national, fera ressentir ses répliques jusqu’à la présidentielle".

Emmanuel Caloyanni (Le Courrier de l'Ouest) résume le sentiment de ses collègues en s'interrogeant ouvertement: "Président-candidat, Nicolas Sarkozy peut-il se remettre de ce nouvel échec électoral, qui est aussi et surtout le sien ?"

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