vendredi 8 février 2013

Moins d'élus ruraux ?


Moins d'élus ruraux ?

ANALYSE

Géographie, démographie et règles législatives ne font pas forcément bon ménage et devront, justement, conduire à des aménagements, sauf à résoudre la quadrature du cercle pour quelques cantons…
Dans les deux hypothèses que nous avons imaginées à partir de l'existant, dans la première, pour respecter la limitation législative à 17 cantons, il faudrait tolérer que certains dépassent allègrement la population supérieure (Bagnères/Campan au sud ; Val d'Adour/Coteaux au nord) quand d'autres ne parviendraient pas tout à fait aux 10.800 minimum (Tarbes II et Vic-en-Bigorre, alors que si on l'adosse à Maubourguet et la Rivière-Basse, on dépasserait les 17.300). Cette cartographie oblige à des constructions de territoires assez novatrices, mais imaginerait-on de faire une entité Vic-en-Bigorre-Castelnau-Rivière-Basse, à seule fin de rentrer dans les critères numériques mais en jouant ainsi à saute-canton ? Idem pour le canton de Campan que l'on pourrait rapprocher de celui de Tournay en raccrochant celui de Galan de Lannemezan pour rester dans les clous chiffrés, mais là encore, quel saut ! Et quelle injure à l'identité de la Haute-Bigorre !
Bien entendu, il appartiendra au législateur et aux services de l'État de fixer les nouveaux contours cantonaux de l'assemblée départementale de demain, mais c'est la construction la plus probable. La deuxième hypothèse, à 19 cantons, porterait l'assemblée départementale à 38 conseillers, ce qui risque d'alourdir les finances publiques contrairement aux engagements actuels, mais aussi de perturber les jeux politiques que les états majors, avec leurs petites calculettes, ne manquent pas déjà de projeter… D'ailleurs, la droite parlementaire ne manque pas de crier au charcutage, craignant une prédominance des cantons urbains, là où justement son adversaire socialiste est mieux implanté. Cette seconde hypothèse prend davantage en compte le poids démographique de la Haute-Bigorre, même si n'y est pas atteinte la barre des 10.800 habitants, ce qui pourrait être accepté au nom de la spécificité montagne. De plus, elle assure aussi une meilleure représentativité à la ville préfecture (8 élus sur 38 puisque Tarbes pèse le 5e de la population) même si, là non plus, les quotas ne sont pas tout à fait atteints.
Mais, on s'en doute, entre intérêts particuliers et équilibre général, sans parler du nouveau rapport de forces entre ruraux et urbains, tout cela va être rediscuté au cas par cas…
La Dépêche du Midi

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