lundi 22 avril 2013

Lannemezan. Hélène a offert un rein à son époux Jean


Lannemezan. Hélène a offert un rein à son époux Jean

Publié le 22/04/2013 à 07:50

santé

Le couple Fourquet à l'hôpital Rangueil où, en 2012, Hélène a donné son rein à Jean. /Photo Nathalie Saint-Affre.
Le couple Fourquet à l'hôpital Rangueil où, en 2012, Hélène a donné son rein à Jean. /Photo Nathalie Saint-Affre.
Le CHU de Toulouse est le 2e en France à pratiquer le plus grand nombre de greffes rénales à partir de donneurs vivants. Un espoir pour les patients sur un sujet encore tabou.
Donner un rein, c'est ce qu'a fait Hélène Fourquet, 63 ans, habitante de La Barthe-de-Neste, pour son mari Jean Fourquet, médecin et ancien conseiller radical du canton de 1980 à 1994. «C'est vrai que cette technique est méconnue. Combien j'ai rencontré de gens qui me demandaient de voir ma cicatrice… Comme Saint Thomas !» témoigne cette dernière.
L'équipe de l'hôpital Rangueil, qui enregistre chaque année 350 nouveaux cas de patients en attente d'un rein, affiche un objectif de 25 % de la part de greffes à partir de donneurs vivants. «Le potentiel de dons entre vivants est important. Dire à un patient ''on peut vous greffer'', ça change la donne, on lui donne des mois de vie en plus et on améliore sa qualité de vie» témoigne le docteur Federico Sallusto, chirurgien transplanteur, dédié à cette spécialité. Grâce à l'évolution de la technique médicale, de la loi de bioéthique, un patient en attente d'une greffe rénale peut gagner du temps et ne pas passer trois ans sous dialyse s'il trouve un donneur vivant quel que soit son groupe sanguin : c'est la greffe ABO-incompatible.
«Aujourd'hui, l'obstacle de l'incompatibilité du groupe sanguin entre donneur et receveur est levé grâce à la technique de l'immunoadsorption : on fait passer sur une colonne - une sorte de filtre - le plasma du patient pour y attirer les mauvais anticorps et les retirer du sang. Ça coûte cher, autour de 20.000 €, mais une dialyse revient à 65.000 € en moyenne par an» résume le professeur Rostaing.
«Nous avons fait confiance à l'équipe. Mais j'avais peur du rejet du greffon, de gâcher le rein d'Hélène» glisse Jean Fourquet qui a aujourd'hui repris à temps partiel son activité de médecin, avec l'impression «d'avoir rajeuni de 15 ans».

repères

Le chiffre : 17

greffes > rénales entre vivants. En 23 mois, le CHU de Toulouse a réalisé 17 greffes rénales entre vivants au groupe sanguin incompatible. 25 au total en France.

Évolution de la loi de bioéthique

Actuellement, 12.000 personnes attendent une greffe rénale alors qu'un peu moins de 3.000 sont réalisées. La majorité de ces greffes sont réalisées à partir de donneurs décédés. Mais l'évolution de la loi de bioéthique permet de changer la donne. En 2004, la transplantation rénale à partir d'un donneur vivant n'est plus seulement réservée aux parents proches (père, mère, fratrie), elle est élargie aux grands-parents, oncles, tantes, s'il y a compatibilité de groupe sanguin. En 2010, le don s'élargit aux conjoints et amis et autorise la greffe même avec une incompatibilité de groupe sanguin entre donneur et receveur.

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