vendredi 13 septembre 2013

Depuis trente ans, l'inexorable déclin

Depuis trente ans, l'inexorable déclin

A Villemur (31), Molex a mis la clé sous la porte./Photo DDM, Thierry Bordas
A Villemur (31), Molex a mis la clé sous la porte./Photo DDM, Thierry Bordas
Où est passée notre industrie ? Les usines sont parfois encore là… mais vides et désertées. Dans le Grand Sud, on a assisté à un lent déclin de la petite et de la grande industrie… Un mouvement qui s’étale sur une trentaine d’années, mais qui semble inexorable.
En Ariège, l’industrie textile s’est étiolée au fil des années, notamment à Lavelanet où il y a encore 20 ans, deux à trois mille personnes étaient employées dans ce secteur. La production de papier périclite dans le Couserans. Il reste de la métallurgie, autour de Pamiers et la production hydroélectrique reste forte… mais la fabrication d’aluminium s’est arrêtée à Auzat.
Dans les Hautes-Pyrénées voisines, l’usine Alcan à Lannemezan elle aussi a fermé ses portes.
Après plus d’un siècle d’existence, l’Arsenal de Tarbes, devenu GIAT, et qui employait encore près de 2000 personnes au début des années 1990 a tiré le rideau en 2006.
Dans la Tarn, on songe bien sûr la fin des mines de Carmaux, mais aussi au lent émiettement des industries du vêtement : le délainage, autour de Castres et Mazamet, la mégisserie autour de Graulhet, la bonneterie à Gaillac… Symbolique aussi d’une époque, la fin de la métallurgie qui avait longtemps prospéré au Saut du Tarn avec la fabrication de râpes et de limes, qui avaient une réputation internationale.
Dans l’Aveyron, le charbon et la sidérurgie du Bassin ont vécu. L’industrie coutelière de Laguiole est devenue produit de niche, comme le gant à Millau, qui n’existe plus qu’à travers l’entreprise Causse, dans le très haut de gamme.
Dans le Tarn-et-Garonne ou le Lot la fermeture de Valéo, de Bouyé ou Ratier ont fait du mal dans des départements traditionnellement peu industrialisés. Dans le Lot-et-Garonne, la fonderie de Fumel va employer jusqu’à 3500 personnes. Il y en a dix fois moins aujourd’hui. En Haute-Garonne, le pôle chimique s’est considérablement réduit, surtout après la catastrophe d’AZF. A Villemur, Molex a mis la clé sous la porte. A Toulouse, les plans sociaux ont frappé Motorola, Freescale, et bien d’autres.
Dans l’Aude, les mines de Salsignes ont vécu et c’est surtout le tissu industriel de la Haute Vallée qui a beaucoup souffert : fabriques de meubles et de chaussures ont peu à peu disparu.
En trente ans, le paysage a considérablement changé, et des milliers d’emplois ont été perdus. Et avec eux, souvent un savoir-faire qui appartient désormais à un temps révolu.

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